Et si…

Prisonnier de mes barreaux dorés
De doux délires, désirant donner
Tout mon amour à ceux qui en manqueraient,
Est-ce possible, d’un texte ou d’une idée,
Une pommade tout en prêt-à-porter
Pour tous bobos, en toute gratuité ?

Si ces mots guérissaient ces maux
Comme si les loups devenaient des agneaux,
Le pire des hommes, redeviendrait-il beau ?
La submersion, rendrait-elle le bateau ?
Les naufragés, marcheraient-ils sur l’eau ?
Plus de larmes dans les caniveaux !

Et si, pour être si serein,
Il ne suffisait que d’un alexandrin ?

Je chercherai ce lieu d’utopie
Échappant à toute cartographie,
Comme s’il fallait y sauver mes filles.
Même si j’devais y consacrer ma vie,
Escalader les montagnes d’empathie
Au détriment de mon humble sympathie.

Travail ardu dans ma cellule scellée,
De ces variables vainement imaginées,
A éviter sainement toutes ces saignées.
Ce sentiment de toutes ces vies gâchées,
Ces dieux ont-ils laissé leurs tâches bâclées ?
Moi, vermisseau, je leur file une raclée !

Et si, pour être si serein,
Serions-nous trop pressés à sortir du pétrin ?

Un bout de pain, un sourire, une bise,
Valent mieux qu’une onéreuse et belle chemise.
La prétention ici n’est pas de mise.
La résilience à nos fautes commises
Vaut mieux que haine qui sans cesse les attise,
Les mots d’amour pour seule solide assise.

Quel vilain mot que celui de juger !
Préférant son contraire, celui de pardonner .
Un mot magique, un arbre à cultiver,
Une fortune que ce très beau fruitier !
Espoirs et joies rempliront ton panier.
Moissons d’amour, récoltes d’amitié.

Et si, pour être si serein,
De nos moissons, apprendre à cuire le pain.

Évitons-nous amères velléités,
Visons vraiment la vie et l’unité,
Évacuons ces viles vanités,
Rassurons-nous aux regards entiers,
Ouvrons les portes en pleine sécurité
Et ne cessons jamais de dialoguer.

Faisons l’amour de cent mille manières,
D’un doux regard, d’une langue, d’une prière,
Et que m’importe la couleur de ta peau !
Quand on fusionne le dégradé est beau.
Et preuve qu’existe le puissant Nirvana,
On ne fait qu’un, de toi plus moi, voilà.

Et si, pour être si serein,
Ce texte, jamais n’arrive à la fin…

Fred-K-Net