Une sèche au bec et une plume en main
Je suis le mec qui goute le vin
Parfois me parviennent des airs
Comme soufflés par un malin génie
Chutant du céleste paradis
Mais je préfère taire ce qui se déterre
Encre sur feuille l’instant est notre
D’autres nous hissent au rang d’apôtre
L’écorché creuse un ciel profond
Si fort qu’il perfore l’émail
Nous sommes en tenaille
Ce monde tourne-t-il vraiment rond
L’angle s’est bel et bien penché
Ma langue est quelque peu satinée
J’aurais beau tomber, sombrer dans l’isolement
L’humanité s’accomplit toujours dans le néant
Nombreux sont ceux qui écœurent le porteur d’images
J’avale ma salive pour ne pas m’étouffer de rage
Mais tard le soir je lis leur sort à la lame d’une marge
Toujours est-il chétif nos voyages
S’attardent souvent sur l’écrin d’un cipre verdoyant
J’ai même cru voir un soir l’aurore vermillon.
Marlone Badibanga